LE THEATRE OUTIL DE PREVENTION
La violence conjugale au théâtre, ça peut être casse-gueule. Francy Brethenoux (Photo Renaud Joubert), professeure et formatrice dans les Instituts de soins infirmiers d'Angoulême et de Paris, en a fait un texte fort et juste qui risque de circuler au-delà de la Charente. C'est «Assez», joué au théâtre à Angoulême ce samedi 18 décembre (1), première représentation grand public donnée par le Théâtre du Loup Blanc.
La pièce évite les stéréotypes. Cinq amis: deux couples et une femme. Dont un artiste peintre et son épouse qu'on imagine secrétaire dans une grande entreprise. «Je voulais surtout éviter les clichés qui associent violence conjugale et précarité, dit Francy Brethenoux.
Pour mettre en évidence la progression et les processus psychologiques en jeu. On n'arrive jamais là par hasard.» Elle sait de quoi elle parle, elle qui a recueilli les confidences de deux amies proches. «Des femmes issues d'un milieu intellectuel, dans le déni de la relation de violence qu'elles vivaient.»
Dans la pièce, le mari choisit les vêtements que porte sa femme, l'interroge pour savoir tout ce qu'elle a dit à l'amie qu'elle vient de rencontrer. Une volonté de mainmise totale sur l'autre qui ne rencontre pas de résistance. Pas un bourreau et une victime, ce serait trop simple. «Il y a un point de vue très juste, qui n'enfonce pas des portes ouvertes, dit Bertrand Antigny, le metteur en scène. J'en ai vu des spectacles sur ce thème, mais souvent on est dans le pathos. Cela empêche de réfléchir et de s'identifier aussi aux personnages.» Des personnages qui s'aiment mal. «Mais qui s'aiment quand même, ajoute l'auteure. Entre être mal aimée et ne pas être aimée du tout, celle qui subit préfère souvent la première situation. La fuite est difficile.» Il faut en moyenne sept départs avant que la victime se libère définitivement de son conjoint violent.
Plébiscitée par les acteurs sociaux et éducatifs locaux qui l'ont vue en avant-première fin novembre à Soyaux, la pièce attire aussi samedi le Planning familial de Paris et des chefs d'établissement scolaire. Un outil de prévention tellement crédible qu'en novembre, une femme, sortie d'un enfer conjugal, s'est reconnue dans la pièce.
Céline Aucher Charente Libre 15 décembre 2010
LE DRAME DES VIOLENCES CONJUGALES EN SCÈNE.
Les violences conjugales sont actuellement à la une des médias. Le moment a été choisi par le centre social intercommunal Effervescentre pour présenter, ce vendredi à Roullet-Saint-Estèphe, un spectacle sur le sujet. « Avec l’aide du centre des droits de la femme », ajoutent Isabelle et Sandra, les animatrices du projet. »
« Assez » est une production professionnelle réunissant cinq acteurs. « Ce sera la huitième représentation », précise Francy Brethenoux, charentaise qui a écrit la pièce. Cette auteure de récits et de nouvelles avait des amies confrontées au sujet.
« C’était des femmes intelligentes qui n’étaient pas dans des situations de précarité. Je voulais écrire un roman, au départ, puis c’est devenue une pièce… Je l’ai proposée au Théâtre du Loup Blanc. Le texte a plu et il a décidé de le produire, avec Bertrand Antigny à la mise en scène ».
Cinq personnages jouent la pièce, deux couples et une femme –cette cinquième étant la bulle d’air qui détend l’atmosphère. Le public passe par tous les états, de l’émotion au rire, au rythme du quotidien raconté. « Assez » montre avec subtilité la conséquence la plus tragique de la domination masculine, la violence subie par les femmes. La pièce sera suivie d’un débat animé par Arnaud Jodier, psychoclinicien.
Charente Libre 29 novembre 2011
La pièce évite les stéréotypes. Cinq amis: deux couples et une femme. Dont un artiste peintre et son épouse qu'on imagine secrétaire dans une grande entreprise. «Je voulais surtout éviter les clichés qui associent violence conjugale et précarité, dit Francy Brethenoux.
Pour mettre en évidence la progression et les processus psychologiques en jeu. On n'arrive jamais là par hasard.» Elle sait de quoi elle parle, elle qui a recueilli les confidences de deux amies proches. «Des femmes issues d'un milieu intellectuel, dans le déni de la relation de violence qu'elles vivaient.»
Dans la pièce, le mari choisit les vêtements que porte sa femme, l'interroge pour savoir tout ce qu'elle a dit à l'amie qu'elle vient de rencontrer. Une volonté de mainmise totale sur l'autre qui ne rencontre pas de résistance. Pas un bourreau et une victime, ce serait trop simple. «Il y a un point de vue très juste, qui n'enfonce pas des portes ouvertes, dit Bertrand Antigny, le metteur en scène. J'en ai vu des spectacles sur ce thème, mais souvent on est dans le pathos. Cela empêche de réfléchir et de s'identifier aussi aux personnages.» Des personnages qui s'aiment mal. «Mais qui s'aiment quand même, ajoute l'auteure. Entre être mal aimée et ne pas être aimée du tout, celle qui subit préfère souvent la première situation. La fuite est difficile.» Il faut en moyenne sept départs avant que la victime se libère définitivement de son conjoint violent.
Plébiscitée par les acteurs sociaux et éducatifs locaux qui l'ont vue en avant-première fin novembre à Soyaux, la pièce attire aussi samedi le Planning familial de Paris et des chefs d'établissement scolaire. Un outil de prévention tellement crédible qu'en novembre, une femme, sortie d'un enfer conjugal, s'est reconnue dans la pièce.
Céline Aucher Charente Libre 15 décembre 2010
LE DRAME DES VIOLENCES CONJUGALES EN SCÈNE.
Les violences conjugales sont actuellement à la une des médias. Le moment a été choisi par le centre social intercommunal Effervescentre pour présenter, ce vendredi à Roullet-Saint-Estèphe, un spectacle sur le sujet. « Avec l’aide du centre des droits de la femme », ajoutent Isabelle et Sandra, les animatrices du projet. »
« Assez » est une production professionnelle réunissant cinq acteurs. « Ce sera la huitième représentation », précise Francy Brethenoux, charentaise qui a écrit la pièce. Cette auteure de récits et de nouvelles avait des amies confrontées au sujet.
« C’était des femmes intelligentes qui n’étaient pas dans des situations de précarité. Je voulais écrire un roman, au départ, puis c’est devenue une pièce… Je l’ai proposée au Théâtre du Loup Blanc. Le texte a plu et il a décidé de le produire, avec Bertrand Antigny à la mise en scène ».
Cinq personnages jouent la pièce, deux couples et une femme –cette cinquième étant la bulle d’air qui détend l’atmosphère. Le public passe par tous les états, de l’émotion au rire, au rythme du quotidien raconté. « Assez » montre avec subtilité la conséquence la plus tragique de la domination masculine, la violence subie par les femmes. La pièce sera suivie d’un débat animé par Arnaud Jodier, psychoclinicien.
Charente Libre 29 novembre 2011